Bon,
Déjà deux semaines que je suis arrive au Ghana et je n’ai pas encore écrit. Il est vrai que je fais beaucoup moins de tourisme que lors de mes précédents stages, cette fois ci c’est le stage ingénieur. D’ailleurs l’entreprise m’a confie un bureau et un ordi, c’est du sérieux et c’est tant mieux.
Du coup les week-ends sont plutôt réduits, même si je n’en ai passe que deux ici. Le premier a été consacre à la visite d’Accra, la capitale. Même s’il n’y avait pas grand-chose a voir au final ! J Le second, je l’ai passe tranquillement a la plage a boire des bières et du lait de coco avec mes collègues. Ils sont d’ailleurs tous Ghanéens, sauf Thierry, mon maître de stage, le manager de la plantation, et Marc qui est le directeur général de GREL, l’entreprise a qui appartient la plantation.
C’est que l’entreprise est un gros truc : en plus de la plantation d’Hevea qui a en exploitation 13 000 ha a l’heure actuelle (équivalent a un carre de 4 km sur 3, et ce sans compter les plantations encore trop jeunes pour être exploitées, les routes, la pépinière de plants d’Hevea…), GREL c’est aussi une usine de traitement du latex (80 000 t par an), une organisation qui soutient les petits planteurs d’Hevea prives, et un service commercial qui vend et exporte le latex.
Si vous voulez me voir sur une carte, le Ghana est entre la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso au Nord et le Togo a l’est. Le pays ressemble à un gros rectangle. Plus précisément, je suis sur la cote, à la pointe de three point cape. C’est la deuxième grosse pointe que l’on peut voir sur une carte de l’Afrique, sur la cote sud du golfe de guinée (en dessous du « ventre » de l’Afrique, comme disait mon prof de Géo en 5e).
L’Afrique de l’ouest compte plusieurs plantations d’Hevea, en Cote d’Ivoire, au Cameroun, au Nigeria mais surtout au Liberia. Malgré tout, elle est un poids mouche dans la production mondiale puisque 85% est assure par l’Asie. Le caoutchouc est d’ailleurs cote à la bourse de Singapour. Le cours historique est de 1$ le kilo, il est actuellement a 1.5$. a la même époque en 2008, juste avant la crise, le cours avait atteint 3$... extrêmement rentable ! Mais la vie d’un planteur n’est pas un long fleuve tranquille non plus, le cours ayant stagne a 0.45$ pendant plusieurs années entre 2002 et 2006. A ce prix la, il ne m’aurait sûrement pas été possible de faire ce stage !
Ce d’autant plus que l’Hevea brasiliensis est un arbre, une culture pérenne, que l’on plante par conséquent pour au moins 50 ans, et qu’il faut attendre 10 a 15 ans pour pouvoir le saigner. J’ai l’impression que l’entreprise a serre la ceinture tout ce temps, et que maintenant, avec la remontée des cours elle peut de nouveau investir pour replanter. Des différentes visites que j’ai faite, j’ai eu l’impression qu’il y avait plus de surfaces en maturation qu’en exploitation.
Mon job, dans tout ça ? Faire une sorte d’audit des techniques de production de l’entreprise, donc principalement des pratiques agricoles, pour identifier et modifier celles qui ne sont pas durables du point de vue de l’environnement.
Comme souvent en entreprise j’ai l’impression, tout le monde est trop occupe a son labeur quotidien pour pouvoir s’y attaquer. Tant mieux pour moi J. D’ailleurs, je suis plutôt content car si le thème pouvait sembler vague en partant, je constate qu’il est très concret et intéressant.
De plus, j’ai déjà pu note un problème majeur : les palettes de l’usine sont traitées contre les thermites avec un insecticide au doux nom de chlorpyriphos éthyle. C’est un organophosphoré qui bloque les cellules réceptrices des muscles en position contractée, en empêchant l’enzyme de dégrade le neurotransmetteur. Bref, c’est un produit toxique pour les insectes bien sur, mais aussi la vie aquatique et d’une manière générale pour tous les animaux… qui est vide toutes les semaines dans le réseau d’évacuation des eaux de pluie et se retrouve dans les fosses et marais autour de l’usine. A raison de 4l par semaine c’est prêt de 100 kg de produit par an qui est déverse dans la nature.
Quand j’ai demande au responsable environnement de l’usine, il m’a dit ‘oui, on le vide toutes les semaines quand le produit n’est plus actif’ ‘mais, ce réseau de gouttière, la, c’est pour les eaux de pluie ?!’ ‘… oui…’ ‘Alors, le produit est déverse dedans et termine sa course dans le marais ?’ ‘Hm… oui, mais on le dilue avant avec un jet d’eau…’
Ah la la, l’environnement… l’Etat du Ghana impose un système de traitement des eaux du processus de transformation du latex, qui ne sont chargées que de molécules organiques, et en soit pas très polluantes et facilement dégradées par le milieu. Par contre, rien concernant l’insecticide balance sans traitement dans l’environnement ! Le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée sur cette planète…
Sinon, pour ce week-end, j’ai prévu de retrouver une copine allemande à Cape Coast, ou Obama a récemment visite le fort qui servait a la traite des esclaves. Il y a un festival de reggae. Comme c’est au bord de la mer il y aura sûrement aussi une aprèm au bord de l’eau, et éventuellement une promenade dans une réserve ou l’on peut de promener sur des passerelles dans la canopée des arbres.
En attendant, je retourne travailler. Je vais d’ailleurs me faire un petit kiff : je vais calculer l’hyperbole de cet Hevea. ; )