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bienvenue sur mon blog qui vous permet de garder le contact avec moi quand je suis en stage aux 4 coins du monde, ou simplement de découvrir un pays si vous ne me conaissez pas.

j'ai changé de d'hébergeur pour mon blog, celui ci offre plus de possibilités et est plus fiable. vous pouvez retrouver les articles de l'ancien blog, je les ai transférés ici, tout est classé par rubriques ou "catégories" (dans la case en dessous), il suffit de cliquer dessus pour avoir la série d'article que j'ai écris. les plus récents sont affichés au centre em premiere page.

bonne visite!
William le 19/07/2008

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 22:41
Pour commencer, je tiens a vous dire que j’ai complete les articles precedents par les photos correspondantes…

Jeudi 21 aout au matin, je me suis levé très tot pour essayer d'aller au Macchu pichu autrement qu'avec un tour operator hors de prix. Ça, c'est bon pour les touristes de base! Ou du moins ce qui sont pas étudiants et qui ont les moyens.
Levé 5h, donc, avec pour objectif un “combi” jusqu'à Ollantatambo (visité mardi) et de là un train spécial “locaux” à 15 sols (4€) au lieu de 40$ le billet touristique. Finalement, je déchante vite: à la gare de bus, on m'apprend que le combi est déja parti et que le prochain est à 16h. Et j'ai pas envie de dormir là bas sous peine de voir tout l'argent économisé par ce transport alternatif partir en une nuit d'hotel à Aguas Calientes (le bled au pied du Macchu Pichu, ou une nuit en camping coute 50 sols et l'hotel 100$ (pour donner une idée, mon hotel dans le centre de Cusco me coute 25 sols)).

J'irais finalement lundi. Avec un tour. De toute façon, j'apprendrai une fois sur place qu'il est impossible de faire autrement: les trains locaux sont réservés uniquement aux Péruviens, avec présentation de la carte d'identité. Eh oui, il pourrait y avoir de dangereux touristes resquilleurs qui essaieraient d'aller voir le Macchu Pichu sans se faire plumer!

En attendant, me voila à Cusco 5 jours de plus au minimum. Heureusement je connais maintenant du monde, et si dans la journée je visite seul Cusco et ses musées (malheureusement tous finis en moins de 30 minutes, c'est autre chose que le Louvre!) je peux profiter du weekend pour aller en “boite” avec mes amis de Cusco.
Samedi soir, on se retrouve a nouveau chez Pati, mais cette fois pas de rhum tord boyaux, juste de la bière (5 bouteilles soit un litre par tête de pipe, ça fait quand meme lourd!) et du pisco, l'alcool national à base de marc de raisin, une fois en boite (à 2h du matin, j'ai cru qu'on n'irait jamais!).







Le dimanche s'écoule en évacuant la fatigue et les vapeurs ethyliques encore présentes. Je sors quand même un peu, histoire de voir les défilés de la journée mondiale du folklore. De nombreux groupes sont venus présenter des danses en costume traditionnel de chaque village. C'est très coloré et très joyeux!

Lundi c'est le grand jour: j'ai réuni 170$ pour aller voir le Macchu Pichu. 4h de train pour faire 200 km à travers monts et vallées, nous arrivons à Aguas Calientes à 11h, un bus nous pose au pied du site du Macchu Pichu à 11h30. 7$ le trajet de quelques kilomètres (pour mémoire faire Juliaca-Cusco m'a couté 4€50)... et encore 50$ d'impôt pour entrer visiter le site, histoire de payer la tonte de la pelouse entre les ruines. À croire qu'ils utilisent des tondeuses spéciales en or massif.
Certains mauvais esprits diront que je suis un affreux radin. C'est sans doute vrai. Mais si des gens peuvent se payer des trips mystiques en haut du Macchu Pichu, communier avec les anciens Incas, palper l'énergie qui émane des pierres des ruines des temples, ce n'est pas le cas de tout le monde. Je trouve ça dommage que toutes les entreprises de transport sur le parcours soient en monopole et en abusent ouvertement. Comme dis le lonely planet, it's ridiculously expensive, c'est ridiculement cher. Moi, je suis juste venu voir les ruines d'une ancienne ville Inca, apprendre plus sur la manière dont ils vivaient et leur religion, leur agriculture, ect. Malheureusement je n'ai pas pu visiter tout le site, il y a quelques ruines éloignées dont la fréquantation est limitée pour raison de sécurité. Cette fois, c'est pas du pipeau car le chemin doit serpenter a flanc (abrupt) de montagne et etre assez dangereux.
Cela dis, on y fait quand même de belles photos :)
Le Macchu Pichu signifie “vieille montagne” en Quechua. La ville elle même n'a pas de nom, ou plutot il demeure inconnu. Elle est coincée entre la vieille montagne qui lui a donné son nom actuel et la montagne jeune ou Wankay Pichu, qui a une certaine forme si vous regardez bien. (La solution est à la fin de la page!) Elle n'a rien de la ville de villégiature pour la noblesse Inca ou de la capitale que la littérature en a fait, c'est juste une ville de commerce située sur la route entre Cusco et la jungle, qui par chance n'a pas été détruite par les espagnols et le régime des colonels car elle n'avait pas été découverte.

Mardi et mercredi, fin de mon séjour à Cusco. Mardi soir, je croise par hasard un défilé avec un orchestre que je suis jusqu'à une école près de la place d'arme. Il s'agit d'une kermesse, je crois pour l'anniversaire de sa création (1600 et quelques quand même!). L'orchestre joue quelques airs pour faire patienter la foule avant un feu d'artifice un peu particulier... d'une part il est tiré à 10 mètres de la foule, qui entoure complètement le lieu. Ce sont de grandes structures en bambou où sont fixés des pêtards en papier (faits mains!), sur des roues, des volants, et ça tourne, ça explose dans des jaillissements d'étincelles avec le gars en dessous qui démarre chaque mèche avec son briquet. D'autres tirent de petites fusées dans une bouteille de 50 cl qu'ils tiennent à bout de bras. J'en ai même vu en tirer de très grosses avec un tube de PVC... qu'il tenait de ses mains au moment du départ, pour éviter qu'il ne tombe.

Des fous! Mais en tout cas, c'est le plus beau que j'ai jamais vu.
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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 18:20

Bon, je ne pouvais décemment pas passer 3 mois au Pérou sans aller voir les ruines Incas, le Macchu Pichu et Cusco, le « nombril » de l'ancien empire Inca. Et puis j'en avais marre de Putina Punco, de ses assiettes de riz et viande en sauce matin midi et soir.

 

Je suis retourné à Juliaca pour deux jours (le 15 et 16 août), j'en ai profité pour aller au bureau de Cecovasa là bas, rechercher des infos pour mon rapport de stage et pour commercialiser le café moulu en Europe plutôt que de le vendre en grains, à la tonne.

Dimanche 17, j'ai pris le bus pour Cusco. J'ai cherché des heures des infos sur internet pour savoir comment y aller, je n'ai trouvé que des bus de touristes à 25$ qui font la liaison Puno-Cusco (donc, pas possible de partir de Juliaca) et finalement j'ai demandé à un taxi qui m'a emmené au terminal de bus ou j'ai et une place pour... 18 sols (4€50).

8h de route pourtant bonne pour faire pas plus de 500km... alors qu'on m'avait dis 4 ou 5h. Mais le Pérou n'est pas une science exacte. On a été arrêtés deux fois par la police. D'après des Danois qui voyageaient avec moi, ils vérifient que personne ne transporte de l'or (il y a pas mal de chercheurs professionnels ici) car cela incite les « coupeurs de route » à attaquer les bus.

 

Pendant un des arrêts, on était au début de la transocéanique Pacifique/Atlantique, je me suis fais une belle photo: le panneau annonçant Sao Paulo 4600 km!

 

On est arrivés à Cusco à la nuit tombante, c'est à dire à 18h au Pérou. Les gens assis sur la banquette en face de moi m'ont dis qu'ils connaissaient un hotel. En fait, leur nièce nous a emmené en ville et proposé deux hotels pour empocher une commission. Bref, j'ai pris mes quartiers à l'hotel Chavin avec le couple de Danois susnommé. Ça fait du bien de pouvoir parler Anglais (c'est à dire, de pouvoir parler tout court!) et de manger une pizza.

J'ai passé le lundi à visiter la ville. Architecture coloniale, les bâtiments espagnols sont battis sur les fondations des temples et palais incas qu'ils ont pillé, dont on voit encore les bases sur certains édifices. Leurs constructions sont faites de pierres posées sans mortiers, s'ajustant parfaitement dans les moindres détails, polies à la main avec des marteaux de bronze; les murs sont inclinés vers l'intérieur pour résister au tremblements de terre. Du bel oeuvre!

 

Mardi, j'ai visité la vallée sacrée, excursion d'une journée. Pisaq et Ollantatambo, deux anciens sites sacrés Incas avec des forts et des villages autour. On a déjeuné au milieu de la vallée dans un village riant appelé Calca. Enfin de l'herbe, des fleurs, manger dehors... du luxe!

Les danois, de leur coté, sont partis faire une randonnée de 4 jours, « l'Inca trail » qui suit une ancienne route Inca entre Cusco et la jungle amazonienne (et qui passe par le Macchu Pichu).

 

Après lui avoir montré mes photos du jour et celles Putina Punco (son propre pays qu'elle ne connaît pas à fond), je suis devenu pote avec Jessica, la gérante de l'hotel qui m'a invité sans façon aux 30 ans de sa soeur Patricia.

Il était 20h30 quand elle me l'a proposé, on est arrivé à 22h le temps qu'elle se change chez elle. Ah, les femmes... bref, j'avais pas mangé et là bas il n'y avait rien... que des olives et du rhum anticapitaliste de Cuba, bon marché pour retourner l'estomac des bourgeois. Ça n'a d'ailleurs pas raté. Une amie de Paty comme on l'appelle n'avait elle aussi pas mangé, mais elle allait vider son verre à la cuisine et le remplaçait par de la limonade. J'aurais dû en faire autant!

Je me suis réveillé barbouillé le lendemain dans un canapé à l'étage, sous une couverture. On m'a pris la main dans mes heures de déroute, Dieu merci :)

 

je suis rentré dormir à l'hotel quelques heures avant de faire un second tour, cette fois ci des sites archéologiques autour de Cusco: la forteresse de Saqsaywaman (prononcez sexy woman) sur les hauteurs de Cusco (ou le guide a trouvé un morceau de poterie en nous baladant!) le temple de Qrenqo, la fontaine sacrée de Tombomachay et la tour de garde de Puka Pukara, ainsi qu'un monastère construit sur un ancien temple Inca, en plein Cusco, Qoricancha.

J'ai à peine eu le temps de sauter dans mes fringues quand le bus est venu me chercher, je suis sorti les lacets dénoués: mon portable retardait de 2h! Du coup, j'avais rien mangé depuis midi la veille, mais j'ai suivi et prendre l'air m'a fait du bien. Il y avait tout un groupe d'étudiant en droit américain qui avaient fini leurs études et attendaient leurs résultats, et qui m'ont invité à diner une fois l'excursion finie. Enfin quelque chose dans le ventre!

voila, la suite et les photos plus tard, comme d'habitude. je retroune a Putina Punco jeudi soir (donc demain soir), j'y serai sans doute vendredi soir si tout va bien (le Pérou n'est pas une science exacte).
bisous a tous

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16 août 2008 6 16 /08 /août /2008 17:43

mercredi 13 aout, je m'appretais donc a partir de Putina pour aller a Juliaca. a Putina, les inspections sont finies de meme que la culture de café, c'est l'hiver ici (bien qu'il fasse tres bon a Putina) et la plante est en repos vegetatif. je suis donc allé a Juliaca pour voir leur bureau/entrepot et leur parler d'une idée aue j'ai eu: vendre du café moulu plutot que du café en grain, directement en Europe et en France pour commencer (cecovasa a une longue histoire avec la France puisqu'elle a été crée par un francais), le but étant de vendre le café plus transformé et donc plus cher.

bref, il était 18h passées et mon bus partait a 22h. je terminais de faire mon sac quand Lucho (Luis Alberto, le technicien du labo de controle de qualite du café dont j'ai deja parle je crois) viens me trouver pour me proposer de boire un dernier cafe dans son labo.
evidemment, j'ai pas dis non: j'avais le temps et mon sac était presque pret.
on a donc bu un café. il était avec sa femme et sa petite fille, ils étaient monté de leur "chacra" la veille jusqu'au village pour venir déposer leur recolte de café de l'année.  une bonne douzaine de sacs pour 4ha, c'est pas mal! (un sac fait 60kg)

j'en était a me deuxieme tasse quand il m'a demandé comment on donnait des parrains à ses enfants en France. Ma foi, je crois qu'on demande à des amis ou de la famille avant le Bapteme, j'ai repondu. ici, on trouve une marraine pour le Bapteme, mais le parrain est celui qui coupe en premier les cheveux  de l'enfant. Ses premiers cheveux, quand il a environ un an.
(il ne faut pas se moquer des traditions d'un pays, quelle quelles soient!)

et donc, il m'a proposé d'etre le parrain de sa petite Sendi Gabriel, qui est quand meme grande vu qu'elle a 7 ans. et elle a de longs cheveux vu que personne lui a jamais coupé :D
elle était toute timide depuis le début... quand je lui posait une question, elle penchait la tete vers le bas, se tortillait sur ses pieds et regardait son père pour qu'il réponde a sa place :) mais quand je lui ai demandé si elle voulait vraiment que je sois son parrain, elle a fait oui de la tete.
alors je suis allé chercher mon appareil photo et je lui ai coupé 20 cm de ses beaux cheveux noirs indiens, avec des ciseaux d'écolier avec lesquels on a déja du mal à couper une feuille de papier! j'ai essayé de lui arranger ca bien, pendant ce temps Lucho filmait. à la fin, je l'ai serrée dans mes bras, j'étais très heureux et elle aussi. d'apres ce que j'ai compris, elle se faisait taquiner à l'école d'avoir pas de parrain :)

j'ai demandé la date de son anniversaire :) ses parents se rappellaient du mois (avril) mais sans doute pas de la date... ils m'omt dis le 1er. et l'année non plus, il a fallut qu'ils discutent un peu entre eux avant de me dire que c'était 2002.

en tout cas, je me suis senti exaucé. cela faisait plusieurs mois que je voulait etre parrain de quelqu'un, je ne sais pas trop pourquoi. rendre tout ce que mon propre parrain (et ma parraine bien sur, que j'embrasse tous les deux au passage) m'avait apporté; recevoir une marque de confiance de quelqu'un... et peut etre aussi la paternité qui commence à germer en moi (et en moi seul je rassure mes parents!)

désolé pour les photos, elle suivront... mais je ne suis pas connecté avec mon propre ordi. je m'excuse également pour l'orthographe mais ici a Juliaca on est a 3800m et mes doigts sont gelés... les batiments ne sont pas chauffés bien qu'il gèle la nuit!

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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 23:30

en ce moment, la récolte de café est terminé et les producteurs le lavent et le sèchent avant de le descendre aux entrepots dans les villages. il est amené sous forme de café "parche" c'est à dire non décortiqué, en sacs de 120 livres soit un peu moins de 60 kg. en brouette sur des chemins ou on peine déja largement à pied!

bref, c'est à ce moment que se déroulent les "inspections externes" c'est à dire des organismes certificateurs: le café de Cecovasa est certifié bio selon les normes de l'UE et des USA, certifié commerce équitable par FLO (organisation regroupant tous les labels "commerce équitable") et C.A.F.E. practices par Starbucks.
pendant l'année, les 4800 producteurs ont aussi droit à l'inspection interne des techniciens de Cecovasa, pour vérifier que tout est en ordre (car ils risquent le retrait de la certification en cas de problème).

et nous voila donc partis à crapahuter dans la montagne, sous la pluie. ça doit couter cher aux paysans qu'on visite, puisqu'à chaque fois ils se sentent obligés de nous offrir à manger ou à boire. j'ai quand même faim, même après tous les moucherons aspirés par les narines sur le chemin (j'étais tout essouflé). j'ai pu gouter différents trucs, notamment la sauce opoca (aux cacahuètes, absolument délicieuse), les bananes plantains cuites (plutot fades, vu qu'elles sont cueillis vertes), les "patates japonaises" qui sont en fait des tubercules d'arum locaux (mais du même genre que les arum qu'on a en France, je savais pas que ça se mangeait d'ailleurs. en même temps, ça ne révolutionnera pas la cuisine parce que ça a pas beaucoup de goût et l'aspect d'une boule de farine bouillie) et un morceau de fromage amené par la route depuis Juliaca et qui, bien que pas exceptionnel, avait un arrière gout de miracle dans cette vallée perdue.

à propos de bouffe, je me suis rendu compte l'autre jour que j'étais en manque de sel: j'ai senti le besoin d'en mettre une tonne sur chacune des frites que j'availais. en même temps c'est pas facile: de la même manière qu'ils se sont pas rendu compte que la bière fraiche est meilleure, ils ont pas compris que le sel SEC permettait de le saupoudrer plus facilement et en quantités plus raisonnables. enfin c'est pas moi qui vais m'en plaindre, je sais pas pour quelle raison physiologique j'en ressentais le besoin, mais j'arrive pas à me passer de sel dans mes plats plus de 3 semaines.

Bref, une fois que le cultivateur a rassasié tout le monde, il a droit en retour à tout un tas de question, "va me chercher ton cahier de producteur s'il te plait", "combien d'hectares de café as tu?", "on peut aller voir ton bac de lavage du café?"...
les normes imposent de bonnes choses comme d'avoir une trousse de premier secours chez soi, mais aussi des trucs pas adaptés comme avoir une "douche": en réalité c'est un point d'eau dallé en plein air... et puis, des trucs franchement ridicules comme des petites pancartes (toutes les mêmes, en blanc avec écrit en bleu "douche", "entrepot de café"... en bois évidemment, pour que les thermites les manges...) sur tous les lieux de la ferme. comme si on imposait aux ménages français d'avoir des écriteaux avec écrit "toilettes", "cuisine", "salle de bain"... je vois pas ce que ça va changer à leur conditions de vie.

pour ce qui est des champs, c'est globalement partout pareil: ils ne prennent pas beaucoup soin de leurs parcelles de café. à ce demander ce qu'ils font toute l'année! les pieds sont trop rarement taillés et sont trop haut pour que les cerises soient toutes récoltées, en plus la plante utilise des ressources pour faire du bois qui ne rapporte rien au producteur. les champs ne sont pas assez couverts d'arbres d'ombrage, ce qui fragilise les caféiers: moins de feuilles, plus souvent attaquées par "l'ojo de gallo", un champignon appelé rouille du café en France.
moi le petit gringo qui n'avait encore jamais vu un caféier il y a un mois, j'ai tout de suite remarqué que ceux à l'ombre sont en bien meilleure santé!

le manque d'arbres pose aussi un problème de fertilité, puisque ceux ci puisent dans les couches profondes du sol des éléments nutritifs qu'ils redéposent en surface (donc, pour les caféiers) via leurs feuilles mortes. ces mêmes feuilles mortes, en couches épaisses, empêchent les mauvaises herbes de se développer (donc, moins de travail de desherbage) et limitent l'érosion du sol (les pentes atteignent parfois plus de 45°).
Sans compter que les arbres peuvent donner des fruits (avocatiers, cocotiers) ou du bois d'oeuvre pour la construction et de chauffage, ce qui évite d'avoir à attaquer un bout de "monte" ou forêt primaire (c'est à dire encore à peu près intacte).
il y a aussi le problème de la fertilisation, les producteurs n'amendent pas (ne fertilisent pas) chaque année. bref, à mon sens, pas mal de fautes de gestion, qui font que les parcelles de café sont épuisées au bout de 20 ans et qu'il faut à nouveau défricher d'autres endroits: du coup, je trouve que l'appelation "biologique" ou "durable" est un peu usurpée!

Mais bon, je ne vais pas changer les pratiques agricoles de 5000 producteurs en un mois. et puis, ça n'est que mon avis: l'écologie est un luxe de riche! qui sait, peut être ont ils leur propre rationalité à gérer leur parcelle comme ça? c'est une des choses fondamentales que j'ai apprise à l'Istom: on parle à des gens qui vivent là à l'année et qui ont leur propre intérêt. chose qu'avec toutes nos conaissances d'agrome, notre savoir, on ne doit pas perdre de vue.
peut être y a t-il un facteur pour expliquer cette mauvaise gestion? le manque d'intérêt pour une culture d'exportation, qu'ils ne mangeront pas? l'exigence en travail de la culture? un revenu suffisant même avec des rendements faibles? la difficulté pour obtenir des semences d'arbres pour l'ombrage? le manque de formation agricole? (en effet, tous les habitants de la vallée sont descendus de la "sierra, l'altiplano", bref du plateau andin à 3800m ou ne pousse que de 'herbe rase)

bon, je vais arrêter cet article là, il est déja très long et technique donc j'ai peur de perdre mes lecteurs. Surtout que tous n'ont pas le français pour langue maternelle!
désolé pour le jargon agronomique et toutes ces questions agricoles, mais ces problèmes me passionent. j'espère qu'au moins ils vous intéressent!

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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 21:38
ici, ça se fête le 28 juillet. mais ça commence bien avant! à vrai dire, tellement en avance qu'ils n'ont plus que la force d'ouvrir des yeux mornes pour regarder le défilé militaire du 28.

à Putina, toutes les rues ne sont pas encore goudronnées mais il y a déja une "plaza de arma" toute neuve avec des gradins, à coté de la mairie. là viennent défiler toutes les écoles du district, de la maternelle au collège! tout se petit monde au pas cadencé et au son de la fanfare sous les yeux des parents et des habitants du "pueblo".  ça dure un sacré bout de temps!
juste après viennent les autres institutions locales. toujours pareil, au pas militaire, défilent les représentants des différentes coopératives de café, les médecins du centre médical, en tenant un grand drapeau du Pérou! comme si les employés de Nestlé défilainent sur les champs Elysées au milieu des chars Leclerc...



le défilé s'est terminé avec la section de police locale qui a tiré un salve. Cecovasa n'a pas participé malheureusement, sinon je me serais joint à la parade...

le soir, des quantités astronomiques de "Cusqueña" ont été vidées, et c'était au tour des hommes de défiler en titubant dans les rues. le lendemain matin, certains étaient encore là, endormis à même la terre.

pour ma part, j'ai raté le défilé militaire, je n'ai vu que quelques images: leur soldat défilent en sautillant, c'est assez comique.... par contre j'ai entendu le discours à la nation du Président péruvien, avalanche de chiffres, de poudre aux yeux et de langue de bois, même si je ne parle pas l'espagnol aussi bien que je le souhaiterai.  "dans tel et tel village, l'eau et l'électricité ont été installé. Et telle ville dispose maintenant d'un hopital".
viva el Perù!
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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 22:39
 j'aime vraiment ce que je fais à l'Istom. Bon d'accord je râle, je trouve que tel cours est pas super voire inutile, mais au fond, mes études me plaisent. Mais comme dis papa, le but à terme, c'est de gagner sa vie, de « rentrer des ronds ».

et pour ça, il faut vendre. N'importe qu'elle entreprise doit vendre, pour payer ses salaires. Pour ma part j'ai beau faire des stages, suivre des cours, j'ai rien vendu depuis une BD d'Astérix (et Obelix ;) à la braderie de Douai quand j'avais 9-10 ans.

Eh bien ce stage au Pérou aura au moins permis de réparer ça, puisque Cecovasa est sur les rangs pour vendre plusieurs tonnes de café vert biologique à une entreprise de Nouvelle-Calédonie. Bon d'accord c'est pas moi qui ai trouvé l'acheteur, j'ai reçu l'offre via un email d'une copine de promo qui fait son stage dans cette entreprise. N'empêche ça sera toujours ça de vendu pour Cecovasa!
et puis dans l'entreprise, les contacts humains sont je pense primordiaux : entre deux entreprises A et B, il y a des PERSONNES, le commercial de A et le responsable « approvisionnement » de B par exemple, avec ce que ça implique en terme de confiance, d'entente, d'organisation et j'en passe. Donc certes j'ai de la chance de connaître Juliette, mais quand on travaille pour une entreprise on vient avec ses connaissances, qu'elles soient techniques ou relationelles.

Bref, l'entreprise en question va créer un emballage (packaging je trouve ça moche!) spécial pour la commercialisation en Nouvelle-Calédonie, « café bio et équitable du Pérou », si les échantillons que le service marketing à Lima va envoyer leurs donnent satisfaction (homogénéité, goût...). Pour ma part j'espère être à Lima pour superviser l 'envoi par conteneur, en septembre vraisemblablement (la récolte vient à peine de finir ici, il faut encore tout acheminer à Juliaca puis à Lima) pour pouvoir voir se réaliser la vente concrètement.

Pour voir naître mon bébé :)

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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 03:27
ici, c'est encore le 26 Juillet. c'est d'ailleurs jour de fête nationale (je raconterai ça prochainement) mais c'est aussi l'anniversaire de mon papa. ses 51ans! bon anniversaire papoute.

bon, je vous avais laissé dimanche soir avec le départ en bus de Rianne et Julie. je poursuis la semaine, qui avait commencé tristement :

Lundi gris et morne. Il a plu toute la journée. Les écoliers qui ont répétés leur danse depuis deux semaines devaient être contents! Je ne suis pas allé les voir, je suis resté dans ma chambre, j'avais pas envie de sortir. Il y a des journées comme ça, qu'on a pas envie de vivre.

 

Mardi, rien de bien spécial dans la journée. Je me suis réveillé de meilleure humeur que la veille... mais malade. Narine gauche bouchée.

 

Mercredi, toute l'équipe technique était réunie au centre pour une réunion dans la journée. C'est l'occasion d'une partie de foot bien sympa dans la cour l'après midi.

Même le Président du conseil d'administration était descendu avec son pick-up argenté, mais il y avait une raison plus importante: À la nuit tombée, les employés ont accroché des drapeaux et allumé des bougies un peu partout. Ils ont mis les chaises en cercle dans la cour autour d'une pile de caisses de bière. C'est l'anniversaire de la création de Cecovasa, créé par un Français, Pierre Thirian, en 1970, pour que les paysans ne soient plus obligés de vendre leur café à vil prix à des négociants qui faisaient tout le profit une fois la marchandise transportée à Lima.

Faudra que je vérifie s'il était pas istomien...

bref, nous voilà tous réunis, eux faisant tourner leurs bouteilles et leurs verres selon la coutume locale, moi avec ma propre bouteille... quelques discours d'usage, plus ou moins clairs en fonction de l'état du locuteur! On me parle en Amaraya, on me taquine à propos du « jus de pomme », on me demande si j'ai la gorge sèche ou humide (l'équivalent péruvien du « gosier répilleux » (qu'il me soit permis au passage de saluer bien bas tous les musiciens qui viendraient visiter mon blog)).

Puis Tibet qui vit ici avec moi et les plus jeunes des employés ont balancé dans la cour tout un tas de vieux papiers et d'échantillons de café qui traînaient à l'étage, dans un coin du bâtiment, et ont allumé un grand feu (Leur manière de faire le ménage une fois l'an peut être?). Ils ont passé de la musique et se sont mis à danser la « fogata » en cercle autour du feu, moi avec au bout de quelques minutes d'observation. 1, 2, 3, hou! 1, 2, 3, hou! C'est pas bien compliqué, même après avoir éclusé plus d'un litre de bière!

Puis les danseurs se sont fatigués, ou se sont remis à boire, je ne sais plus (il faisait sombre! N'allez pas chercher plus loin!) et à la place on a jeté des brassées de papier dans le feu en faisant des voeux. Il ne faut pas les dire, heureusement car tout ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient assez ridicules.

Couché vers 23h à cause du rhume, après avoir vidé dignement une dernière bouteille, portant mon score à trois (soit près de 2 litres de bière, les bouteilles ayant ici une contenance deux fois supérieure au « kro » qu'on trouve en France). Je suis réveillé par Tibet qui a la chambre à coté de la mienne mais qui n'a pas pensé que la musique à fond à 2h du mat', ça pouvait me réveiller...

ils sont bien braves, parfois, ces péruviens...

 

Jeudi matin, mon rhume a empiré. J'ai les sinus pris et ça me fait un peu mal à la tête. Je n'ai que du doliprane pour ça. J'ai la trousse à pharma bourrée de tout un tas de truc, répulsif à moustiques, compresses, pastilles de purification d'eau... et rien pour un bête de rhume. J'ai toujours eu l'impression que ça servait à rien, tout cet attirail que le voyageur se sent obligé d'emmener avec lui à l'étranger... mais aujourd'hui j'en ai confirmation!

L'après midi, un tournoi de foot est organisé entre différentes coopératives en guise de festivités. En bon hôte, l'équipe de Cecovasa dont je fais partie termine dernière. Je ne perds pas d'argent, les lots étant offert par la coopérative, mais quand même j'aurai bien aimé gagner les maillots ou les shorts offerts aux autres équipes. Il faut dire que je n'ai strictement rien pris pour la pratique du sport, je joue en bermuda et en polo avec mes fidèles campers élimées au pieds.

Le soir, je vais sur internet. Plusieurs employés qui vivent à Putina y boivent plusieurs caisses de bières, je peux pas y couper. Merci de noter au passage les sacrifices que je dois faire pour écrire tout ça: sans blague, il faut 10 minutes pour ouvrir une page web!

Bref, je suis resté avec eux. Ils m'ont passé de la musique péruvienne (que je n'aime pas particulièrement) et pour ne pas être en reste j'ai fais les fonds de tiroir (ou plutôt de dossiers) sur mon ordi pour trouver qqchose de potable à leur passer. Autant ils aiment Michael Jackson et Grease, autant les trucs un peu moins « pop », un peu moins consensuels ont du mal à passer.

Ils m'ont taquiné sur la serveuse du restaurant, m'ont demandé de parler anglais et français, de traduire leurs surnoms en français (como? Piti boxer? Y como se dice huevo? Euf? ), et bien sur, comment c'est la France.

sempiternelle question... et sempiternel embarras à ne pas savoir quoi répondre.

 

Surtout avec le peu que je sais d'espagnol.

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 22:54
  Tout d'abord, je tiens à rectifier ce que j'ai dis à la fin de l'article précédent: il y avait bien de l'eau, mais la porte de ma salle de bain était coincée, pour la deuxième fois en une semaine.

Dimanche matin, c'est donc la première chose que j'ai fait, avec l'aide de Julie: numéro d'acrobatie pour escalader la porte et débloquer le verrou en passant par la fenêtre au dessus. Il faisait grand beau en se réveillant, Julie était enchantée de la vue, des sons, du bruit des criquets et des oiseaux... et moi j'espérais qu'il ne pleuvrait pas aujourd'hui (il pleuvait depuis vendredi). Manque de pot, le temps de prendre une douche, le ciel s'était couvert et il pleuvait assez fort.

On a toqué à plusieurs maisons du village en quête de Luis Alberto, le technicien de contrôle de qualité ici, pour qu'on puisse aller au labo déguster une bonne tasse de café et que la visiteuse d'un jour puisse voir le processus de préparation du café. Malheureusement on ne l'a pas trouvé, il m'a dit le lendemain qu'il était parti « en el campo », aux champs. Du coup, on s'est contenté de manger des biscuits avec du jus de fruit dans ma chambre en compagnie de Rianne van der Bom, comme son nom l'indique la hollandaise dont j'ai parlé dans l'article précédent.
 

 
Pendant ce temps, on a eu la chance que le ciel se dégage et on a pu comme je l'avais prévu aller se promener dans la « selva », la forêt. On a traversé les rues boueuses du village, le pont au dessus de la rivière Tambopata, pour grimper au milieu des arbres jusqu'à quelques « chacras », les fermes locales.

C'est vraiment très agréable de se promener à l'ombre des bois quand il fait chaud, avec en plus une belle vue sur le village et la vallée, et de se gaver de mandarines 100% bio cueillies directement sur l'arbre... Rianne était un peu blasée vu qu'elle vit au Pérou depuis plusieurs années, et surtout fatiguée par la montée, mais Julie avait l'air très contente et moi j'étais ravi de tomber à chaque détour du chemin sur une nouvelle plante, papaye, ananas, orchidées, manguier... et bien sur caféier!


De retour au village, on a mangé (enfin) des frites. Bon, coupées trop grossièrement, sans mayo mais avec du poulet... et des pâtes! Mais des frites quand même! J'essaierai de laisser comme trace de mon passage dans ce « pueblo », ce village, la VRAIE recette des frites « made in NPdC ».

 bref, les filles ont attendu une bonne heure avant d'obtenir leur billet de bus pour la soirée,
puis Rianne est allé dormir et j'ai emmené Julie à la rivière. Elle s'est faite aborder par tous les paysans sur la route: Et que je te demande d'où tu viens, et que je t'offre un régime de bananes... quand je vois ça, je me dis que je suis bien content d'être un mec: je me doute bien que je ne passe pas inaperçu, mais les gens se contentent de me dire bonjour et lespetits les plus espiègles me crient « gringo! gringo! ».

 Je me suis baigné avec bonheur, l'eau étant très bonne, par contre Julie a à peine daigner tremper ses pieds. Peut être une différence de vocabulaire?  « bonne » ne doit pas signifier la même chose selon qu'on est né à Arras ou en Avignon.


On a passé le reste de l'après midi à discuter sur la terrasse de Cecovasa en regardant les écoliers du village répéter leurs danses sur le terrain de foot. C'était bien gentil, mais j'avais hâte qu'ils s'en aillent pour pouvoir disputer la partie de volley dominicale avec les autochtones.

Encore une fois on a perdu, mais comme le volley est surtout joué par les femmes, il n'est pas question d'argent. N'empêche, je l'ai en travers de la gorge car les filles en face, je ne leur donnait pas plus de 13 ans (Victor le médecin du bled m'a dit qu'elles avaient en fait 16 ans!).

La partie s'est arrêtée à la tombée de la nuit. Il n'y avait pas d'eau en revenant à ma chambre, mais le temps que Julie fasse son sac c'était revenu. On est allé chercher Rianne pour le diner, comme il était un peu tard (20h!) on a eu du mal à trouver, on a finalement mangé à une table au milieu de la rue. J'aurais pas osé tout seul mais Julie est là depuis plusieurs mois et y mange de temps en temps. C'était pas plus mal qu'ailleurs, mais faut les voir nettoyer les verres: hop, on les plonge un coup dans l'eau, c'est propre!

Magie!

 

J'ai partagé une « cusqueña » (la bière locale) avec Rianne (Julie ne pouvait pas boire d'alcool) histoire de fêter la « despedida », le départ. Elles avaient peur que le bus ne parte en avance, finalement il a eu une heure de retard, sans qu'on sache vraiment pourquoi. le chauffeur avait pas l'air d'être au courant qu'il allait partir. Les pauvres ont dû attendre à leur siège avec leur sac sur les genoux. Mais au moins elles n'ont pas eu peur de la pente grace à l'obscurité.

Putina Punco. au centre, dans le rectangle rouge, la coopérative Cecovasa.

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 23:53

lundi 14, jour de fête Nationale pour un pauvre expat' tout seul dans un village à 13h de la première ville. En guise de fête je me contente d'y penser. Il y a un an c'était à San Salvador, à l'ambassade (cf article), dans la joie. Ici c'est plutôt dans la solitude car je n'ai personne avec qui fêter ça.

Mardi, Luis m'emmène visiter le centre des techniciens à Putina Punco. Ils ont quelques ares où ils font germer des plants de cafés, d'acajou et de cedros pour le boisement d'ombrage au bénéfice des planteurs. Au retour on passe devant une maison où en guise d'animal de compagnie il y a un petit singe en laisse. Il est très drôle et mignon, je lui donne quelques quartiers des mandarines que j'ai cueillies au centre.
Comme Luis est technicien du contrôle qualité, il à un petit labo où il goûte des échantillons de café qu'il prélève dans l'entrepôt (l'almacen). J'ai droit à une excellente tasse de café, frais moulu. C'est acide, doux, rond... il manque juste un peu d'arôme à mon goût (je ne suis pas particulièrement amateur de café).
Dans l'après midi, j'ai rencontré Jacqueline, une sino-péruvienne qui étudie à l'université de Bonn (Allemagne). Elle fait une enquête auprès des paysans de la vallée, si je me rappelle bien pour voir quelle est leur intérêt entre la culture du café et celle de la coca, et sûrement d'autres choses qui pourront se révéler intéressantes pour moi dans l'optique de mon rapport. Elle est en effet aidée de plusieurs personnes qui parlent Espagnol et surtout Amaraya. J'ai déjà essayé de parler avec les paysans, impossible de comprendre et de me faire comprendre!

Mercredi, Luis m'emmène cette fois dans la forêt, sur les parcelles de Cecovasa à environ une heure de voiture plus en aval. Quand on trouve une voiture! Il nous faut attendre une heure pour nous entasser à 11 dans un pick up (il est vrai, avec 3 enfants en bas âge). On nous dépose à Chocal où c'est jour de fête et de noce. On continue tous les deux à pieds, une heure de marche sous la chaleur des tropiques. Le sous bois est frais et agréable, malheureusement les champs sont peu ombragés. Cecovasa essaye de diversifier les productions, notamment via la canne à sucre et le cacao, et en cultive un peu sur sa parcelle, mais d'après ce que je comprends l'activité a du mal à prendre. Le café est bien implanté dans les moeurs, et à mon avis, plus compétitif.
À la maison au milieu des champs, l'ouvrier agricole nous prépare du jus de canne, de la canne broyée à la machine. Le jus est bon, pas trop sucré, mais le broyage lui donne un goût d'herbe plutôt désagréable et écoeurant.
Au retour, nous mangeons à Chocal car il n'y a de nouveau pas de voiture. Le village est moins peuplé et moins beau que Putina. Les gens sont ivres morts et déambulent dans les rues. Je n'aime pas cet endroit. À peine le repas fini on saute sur le toit d'un combi pour rentrer. Difficile de se tenir, surtout l'appareil photo à la main pour filmer, mais bon je suis encore là pour vous raconter les pistes à flanc (très abrupts) de montagne, la pente, les arbres et la rivière couleur saphir au fond. Faudra que je mette tout sur bouture dès que j'ai un accès internet digne de se nom. Je mettrais les liens sur le blog.

Jeudi, j'ai enfin la chiasse, après une semaine au Pérou. Hé hé. Ça doit être Chocal... le resto m'inspirait pas confiance. De toute façon ça ne m'empêche pas de jouer au foot le soir venu! Ce que je ne savais pas, c'est qu'ils jouent la partie 1 sol (25 cents). Ça va pas me ruiner, mais vu que je ne gagne jamais, je vais éviter de jouer mon argent comme ça! Pour cette fois ci, je ne paye pas, j'avais pris la place de quelqu'un.
J'ai enfin acheté ce qu'il me manquait, papier toilette, savon, javel. Je fais le ménage dans la chambre et la salle de bain. Moi qui ne rêvais que de l'odeur de propre et de javel depuis mon arrivée! Ça dure une demi journée, le temps que l'eau sèche sur le sol. La serpillière ne fait qu'étaler la poussière, il reste toujours des traces, impossible de s'en débarrasser. L'impression de propre ne dure pas longtemps, malheureusement.

Vendredi, il pleut. Ce n'est pas la saison, mais personne ne semble très surpris. De toute façon c'est une espèce de bruine très fine qui ne mouille même pas le sol, au début. Finalement il pleut plus fort dans l'après midi, et les rues sont boueuses. Tout comme ma chambre! L'après midi laisse un répit pour une partie de foot avec les techniciens. Ils étaient tous réunis pour un cours de Luis sur le café, les étapes de préparation avant la dégustation et la qualité du gout.

Il pleut encore samedi. Une hollandaise est venue pour rencontrer des producteurs et avoir leur avis sur un livret qu'un de ses amis édite sur le commerce du café et qu'il veut proposer aussi en Afrique. Nous passons la journée ensemble; de l'espagnol je passe à l'anglais; demain ça sera français avec Julie. Je suis content qu'elle vienne, je range soigneusement ma chambre comme on prépare un grand évènement.
Deux bus arrivent, j'attends devant le cortège des passagers qui descendent, prennent leurs sacs en essayant de ne pas glisser dans la boue. Personne pour moi. De guerre lasse j'attends depuis Cecovasa et j'entame un livre, les pieds sur la rambarde. J'ai l'oreille à l'affût au cas ou un autre bus arriverait mais je n'entends rien. Et puis tout d'un coup la voila, mine de rien, le sac au dos, entrain de monter l'escalier avec un grand sourire. Le bus était bloqué un peu avant le village alors elle a fini à pied, guidé par quelqu'un de Cecovasa (apparemment il y en a toujours en vadrouille entre Putina et Juliaca!).
Il n'y a pas d'eau pour qu'elle puisse prendre une douche bien légitime. On discute une petite heure avant de s'endormir. Je suis heureux de la voir, ça fait du bien de partager tout ce que je vis avec quelqu'un. En plus elle m'a amené du chocolat! Il n'y en a pas ici!

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 18:57

et oui, dimanche on ne fait rien comme des gros manches. Il n'y a pas d'eau le matin. Il paraît que c'est exceptionnel, qu'une conduite a dû sauter... mais depuis que je suis là ça arrive tous les deux jours!

Bref, je vais me baigner à la rivière. Au moins, là, il y a pas de rupture d'approvisionnement! Les abords sont crades mais l'eau est propre, il y a pas mal de courant. L'eau est un peu fraîche mais comme on dit, une fois qu'on est dedans...

 

de retour à Cecovasa, je vois par la fenêtre que le terrain de sport de l'école ne sert plus au séchage des cafés « parches » mais à une partie de volleyball. J'y vais évidemment, la plupart des joueurs sont des femmes, dont la serveuse du restaurant où tout les employés de Cecovasa mangent (flor de café). Gentillement, elle me laisse sa place. Ça joue pas mal, franchement y a un bon niveau, on croirait que c'est le sport national! Les femmes rigolent comme des folles chaque fois qu'elles loupent un ballon. Ça doit être une sorte d'exutoire pour elles, même si elles sont plutôt bien traitées...

 

la partie s'arrête une fois la nuit tombée. On a perdu les deux manches, je me suis bien dépensé et je reprendrai bien une douche si l'eau n'était pas coupée. Heureusement une des femmes ramène une bouteille de coca local, pas mauvais ma foi... toujours le même rituel du verre unique :) on boit devant le centre médical, à coté du terrain. Le docteur et l'infirmière avaient lâché leur service pour jouer. Je papote comme je peux avec les femmes, c'est à dire que je me présente et que j'explique ce que je fais là, je ne peux pas en dire beaucoup plus... :)  mais je suis content de rencontrer directement des gens du cru.

 

La cloche de l'église a sonné a 18h. J'y suis allé à ce moment mais en fait ils sonnent plusieurs fois. C'est l'heure péruvienne. Ça commence vraiment 30 à 45 minutes plus tard. Je suis surpris, il n'y a pas foule. Surtout des vieux et les enfants du village. Le prêtre est Allemand, aidé des trois soeurs qui habitent le village, à coté de l'église. L'une d'elle m'a offert de venir la voir si j'ai envie de parler. J'irai bientot, je verrai. Ne serait-ce que pour trouver un orphelinat pour Bibou et ses scouts, et lui confier les affaires que je ne mettrais plus et qu'il ne sert à rien que je ramène en France.

 

De retour à Cecovasa, je trouve l'étage complètement inondé. 2 cm d'eau partout (heureusement, ma chambre est épargnée). Ces cons de Péruviens ont oublié que l'eau pouvait revenir et que donc il fallait pas laisser le robinet de la douche grand ouvert !

En plus la porte de la chambre ou la douche coule est fermée. Heureusement la fenêtre est restée ouverte, je réussi à passer par là pour couper l'eau. Les balais sont enfermés dans une autre chambre, pratique! et cette fois pas de fenêtre par où passer, je dois me contenter d'une espèce de balai-serpillère qui est rapidement imbibée et qui me rend très peu efficace. Je laisse tomber au bout d'un quart d'heure, il est 19h et j'ai pas encore mangé, tout va être fermé...

Après le repas,  Tiber le responsable du hangar de stockage du café est rentré (avec les clés de sa chambre où étaient enfermés les balais). On en a pour une heure et demie à virer l'eau. Je suis trop fatigué quand je me couche, pour être énervé. Mais quand même.

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